VERDIER Maurice, Jean Né le
25 juillet 1924 à Montpellier (Hérault) ; journaliste ; dirigeant communiste de
l’Hérault ; membre du comité central du PCF (1979-1990) ; secrétaire fédéral de
l’Hérault (1966-1987). Maurice
Verdier séjourna en Afrique où son père était fonctionnaire colonial à partir de
l’âge de 4 ans, d’abord au Mali, puis en Guinée et au Sénégal où il fit ses
études secondaires au lycée de Saint Louis. C’est à Dakar qu’il obtint le «
brevet d’aptitude coloniale » (équivalent du baccalauréat). Il revint alors à
Montpellier pour y poursuivre des études de droit de 1945 à 1949 avec une
bourse de l’AOF. En 1948, lors de vacances à Dakar, il adhéra au RDA
(Rassemblement démocratique africain). A Montpellier, il obtint une licence en
droit et un diplôme d’études politiques. Antoine Verdier, le père de Maurice
Verdier, était membre de la section SFIO de Saint Louis du Sénégal. Ancien
combattant de la Première Guerre mondiale, il avait refusé, par
antimilitarisme, de recevoir la croix de guerre. Le frère cadet de Maurice
Verdier, né en 1933, membre du Parti communiste, devint cheminot à Béziers où
il fut délégué CGT du personnel du dépôt de la gare entre 1958 et 1988. Le
militantisme de Maurice Verdier au Parti communiste lui fut inspiré essentiellement
par ses convictions anticapitalistes et anticolonialistes qui eurent
elles-mêmes deux origines : son expérience vécue au Sénégal, puis ses contacts
à l’université de Montpellier où il côtoya des étudiants communistes antillais
au foyer des étudiants d’outre-mer. Il
adhéra au Parti communiste en 1947 et à la CGT en 1950. C’est Paul Balmigère (voir
ce nom) qui lui offrit l’opportunité de devenir journaliste en 1950 :
d’abord dans la rédaction de La Voix de la Patrie à Montpellier, puis
comme chef d’agence de La Marseillaise à Béziers de 1953 à 1987. En 1953
il fut à l’origine d’une campagne régionale contre la guerre en Indochine. Il
devint membre du comité fédéral de l’Hérault en 1959 et du secrétariat fédéral
en 1962. Élu premier secrétaire fédéral de 1966 à 1987, il partagea avec ses
homologues des départements les plus proches de l’Espagne la responsabilité du
soutien logistique que le PCF accordait à la branche clandestine du Parti
communiste espagnol ; il recevait à Béziers Santiago Carrillo quand se
produisirent les évènements de mai 1968. Il fut membre du comité central du PCF
de 1979 à 1990. Maurice
Verdier était essentiellement intéressé par les activités internes de son parti
qu’il accepta cependant de représenter à plusieurs reprises dans les
compétitions électorales à partir de 1967, c’est-à-dire après le retrait de
Joseph Lazare (voir ce nom) : aux municipales à Béziers en 1967 et 1971
et aux cantonales de 1970 (avec un résultat fort honorable : 30,7% des votants
au 2° tour). Aux législatives en 1967 et 1968, dans la circonscription de
Béziers-St Pons, les chances des communistes étaient réduites face au candidat
socialiste Raoul Bayou, qui fut constamment réélu de 1958 à 1981 : en 1967, il
n’y eut qu’un tour, et Maurice Verdier avec 17,1% des inscrits et 22,5% des
suffrages exprimés arriva en deuxième position derrière Raoul Bayou. En 1968,
il ne participa qu’au premier tour, mais avec 16,3 % des inscrits, il dépassa
la moyenne nationale du Parti communiste qui n’obtenait que 15,7 %. Il représenta
Jacques Duclos dans le département de l’Hérault lors des Présidentielles de
1969. Pendant
les années 1970, Maurice Verdier, approuvé par les dirigeants communistes, joua
un rôle déterminant dans l’évolution de son parti sur la question occitane. Avec
ses amis Robert Lafont, Emmanuel Maffre-Baugé et Jean-Pierre Chabrol, il
contribua en 1974 à animer le mouvement « Volèm viure al pais » et fut l’un des
rédacteurs du manifeste « Mon pais escorjat », paru le 27 octobre 1978. En
1987, il devint secrétaire régional, chargé de coordonner les 5 fédérations de
la Région Languedoc-Roussillon. Il milita aussi à l’ACCA (Association des
combattants de la cause anticoloniale) dont le siège est à Malakoff, dès la
création de l’association en 1986. SOURCES
:
La Marseillaise du Languedoc et Le Travailleur du Languedoc, 1953-1987
—Cahiers du communisme, janvier à novembre 1992 et mars à octobre 1993 —
Histoire de Béziers, dir. Jean Sagnes, Privat, 1968, p.286 — Robert
Lafont, La revendication occitane, Flammarion, 1974 — Manifeste « Mon
pais escorjat », 1978, au CIRDOC (Centre inter-régional de développement de
l’occitan) — Claude Delpla, in Histoire d’Occitanie, dir. André Armengaud
et Robert Lafont, Hachette, 1979 — Entretiens avec Maurice Verdier les 24 août
et 15 septembre 1998, et le 4 mars1999 à Béziers — Archives privées de Maurice
Verdier — Manifeste ACCA, août 1998. ICONOGRAPHIE
:
Base iconographique du DBMOF, scan 562, 563. Hélène Chaubin |